10/01/2007
Ce qu’on ne vous a jamais dit sur Sarkozy 3 questions à Alain Bauer par Eric Pelletier
Criminologue, Président du conseil d’orientation de l’Observatoire National de la Délinquance (OND)
Les chiffres de la sécurité sont régulièrement l’objet de polémiques. Quelles garanties offrent ceux de l’OND?
Nos travaux couvrent un champ plus large que les traditionnelles statistiques des services de police et de gendarmerie: ces dernières sont complétées par des données provenant des mains courantes, une partie des contraventions et par des enquêtes auprès des victimes. Plus personne ne met en cause la véracité de nos chiffres, mais chacun est libre de s’en servir pour critiquer ou valoriser l’action gouvernementale.
En cinq ans, la géographie criminelle de la France a évolué…
Des types de criminalité autrefois cantonnés aux villes se sont diffusés en milieu rural. Le tout dans un contexte de forte augmentation de la violence depuis vingt ans. Logements et véhicules sont mieux sécurisés. Les propriétaires sont donc agressés là où ils sont les plus vulnérables, dans la rue. Depuis quelques années, on constate aussi une très forte progression des «violences non crapuleuses», qui n’ont pas le vol pour but.
Comment jugez-vous le bilan de Nicolas Sarkozy?
L’augmentation du taux d’élucidation (1) – près de 10 points en cinq ans – ainsi que celle du nombre de personnes interpellées, est significative d’un succès. Le bilan est plus mitigé concernant les atteintes aux personnes. Encore faut-il noter que la progression des violences non crapuleuses dépasse le seul espace policier. Elle est devenue un enjeu majeur de société.
(1) Arrestation d’un suspect présenté à la justice.
Propos recueillis par Eric Pelletier